mardi 19 juin 2012

"Parle-moi comme la pluie et laisse-moi écouter" Tennessee Williams

Bonjour,

Cette année, j'ai fait du théâtre amateur et j'ai joué une scène de La ménagerie de verre de Tennessee Williams. D'autres comédiens ont joué des scènes d'Un tramay nommé désir. N'ayant vu que des extraits, j'ai voulu mieux connaître cet auteur et j'ai emprunté quelques unes de ses pièces à la bibliothèque.
La ménagerie de verre

Un tramway nommé Désir

Voici mes impressions.
J'ai commencé par La ménagerie de verre. Cette pièce est autobiographique. Elle raconte l'histoire de Tom (narrateur dans la pièce, il se fait appeler Shakespeare, surnom qui est également donné à Tennessee Williams), sa sœur infirme, Laura, et leur mère Amanda. Ils ont été abandonnés par le père.
J'ai joué le rôle d'Amanda dans la scène où elle apprend que sa fille a laissé tomber les cours de secrétariat depuis 6 semaines car elle est trop émotive.
Dans cette scène, Amanda est tyrannique. Je l'ai jouée en criant, en étant autoritaire voire méchante.
Mais elle peut pourtant être douce et elle aime profondément ses enfants. Le problème de cette mère est qu'elle veut contrôler la vie de ses enfants. Elle a peur pour sa fille et veut absolument qu'elle se marie.
Amanda est finalement attachante.
Nous avions envie de jouer Laura un peu comme une autiste. Notre prof nous a demandé de nuancer. Laura reste indéfinissable pour moi. Elle est enfermée dans son monde. La pièce ne nous dit pas si elle parvient à en sortir.
Dans cette pièce comme dans les autres, j'ai été frappée par la précision des décors donnée dans les didascalies. Je me demande si les pièces ont déjà été montées en respectant strictement les idées de Tennessee Williams. Cela me semble très difficile.

La pièce est suivie de Le paradis sur terre Cette pièce est tragique mais burlesque. Les personnages sont grotesques. Rien que leurs noms donnent envie de rire : Muguette, Lot, Poulet.
Une femme qui semble écervelée, qui a eu la vie dure et qui épouse Lot sans le connaître. Lot, que l'on découvre homosexuel et en fusion totale avec sa défunte mère. Et Poulet, le demi-frère dénigré de tous car il a du sang noir. Poulet, l'homme viril, vulgaire, grossier, proche de Stanley d'Un tramway....

En lisant plusieurs ouvrages d'un même auteur, on remarque des thèmes récurrents. Il y a donc l'homme grossier (le père de Tennessee Williams?), l'homosexualité dépeinte comme répugnante, dégradante, le cas d'hommes dégénérés (en cherchant sur le net, j'ai vu que Tennessee Williams était homosexuel, on imagine comme dans cette Amérique et à cette époque l'homosexualité était bien acceptée...)
Et puis on retrouve la folie et l'internement à l'asile.

Je me demande toujours comment les auteurs font pour penser à de telles choses. Comment une œuvre toute entière peut être aussi morbide...(oui, bon, je n'ai lu que quelques pièces, mais j'imagine que le reste est du même acabit)

Dans Un tramway nommé désir, Blanche ne me semble pas si folle. Elle a seulement vécu des moments difficiles. Et, à cause de son éducation, elle n'ose avouer sa faiblesse, son mal-être, la m**** dans laquelle elle se trouve. Elle ne dit pas qu'elle a besoin d'aide. Et Stanley, l'homme vulgaire, la maltraite. Après ça, hop, l'enfermement de Blanche!!!
Pourtant cette Blanche m'était antipathique au début, me voilà en train de la défendre!
Et Stanley, est-il aussi rustre que cela? Bon, ok, il la viole quand même...Oui, bon, c'est le soir où sa femme (Stella, la sœur de Blanche) est en train d'accoucher. Donc, oui, Stanley est un gros rustre! (Au fait, je ne dévoile rien de l'intrigue, tout est dans les didascalies, dès le début de la pièce)
Et Stella, qui est-elle? Voici là aussi un personnage que j'ai du mal à cerner.

D'autres petites pièces suivent, lugubres, parlant de mort, de folie...

Mais alors, pourquoi est-ce que j'apprécie de lire ces histoires aux ambiances si mornes? Peut-être que cela fait écho en nous, appelle nos côtés les plus sombres.

Bref, même si ça ne m'a pas déplu de lire ces livres, je me lance dans de la chick-litt espagnole. On change de registre!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire